A quoi sert vraiment l' ouverture du coeur

Notre attention fixée sur le « Moi ».

Nous sommes habitués à concevoir un « moi » et à s’y accrocher. Ce moi ne veut pas de souffrance et il veut être heureux. Tout le monde pense de cette façon et rare sont ceux qui pensent que les autres se trouvent dans les mêmes situations qu’eux.

Pourtant, ce désir d’être heureux et d’échapper à la souffrance est commun, non seulement aux êtres humains mais aussi aux animaux et à tous les êtres sensibles en général.

L’ouverture du cœur: une pensée pour le bien des autres.

Nous éprouvons beaucoup de souffrances, de peurs, d’angoisses et sommes persuadés qu’elles nous sont imposées de l’extérieur. En réalité, tout vient de notre propre esprit. Pourquoi ? Parce que la racine de toutes les souffrances et de toutes les peurs, est la conception d’un égo, la saisie d’un moi.

L’ouverture du cœur (bodhichitta) selon la tradition du bouddha, consiste en une attitude d’esprit suivante : prendre tout d’abord conscience que ce désir d’être heureux et de ne pas souffrir que nous éprouvons est un sentiment commun à tous les êtres ; puis à engendrer une pensée tournée vers le bien des autres, souhaiter qu’ils puissent tous être libres de la souffrance et qu’ils puissent posséder le bonheur.

Nous pouvons envisager les bienfaits de l’ouverture du cœur à la fois du point de vue du monde et du point de vue spirituel.

Point de vue du monde.

L’esprit animé par l’amour et la compassion est naturellement heureux ; car il procure aussi de la joie et du bonheur à ces proches et à ceux qu’il rencontre.

Point de vue spirituel.

Sans ouverture du cœur on ne peut pas se tourner vers le bien des autres. On qualifie l’ouverture du cœur de « précieuse » précisément parce que ses bienfaits, aussi bien sur le plan temporel que sur le plan ultime, sont extrêmement grands.

L’essence de l’ouverture du cœur.

C’est une pensée tournée vers les autres, un esprit d’affection. Le contraire est d’être tourné vers soi-même. Quel est l’inconvénient de cette seconde attitude ?  Elle entraîne, en fait, pour soi-même, de nombreuses souffrances.  Nous ne pouvons donc pas nous dispenser de l’affection pour les autres.

Nous pensons de façon générale, que l’amour et la compassion sont bénéfiques pour les autres, que l’aide que nous leur apportons est pour leur bien, que c’est pour eux que nous développons ces qualités. C’est pourquoi nous en attendons  une certaine reconnaissance : nous pensons aux autres, nous agissons pour eux, donc ils nous doivent quelque chose en retour. En réalité, c’est moins leur bien que le nôtre que nous accomplissons par l’amour et la compassion. Car, sans l’amour et la compassion, nous ne pouvons apaiser nos propres souffrances du fait que nous ne pouvons supprimer l’égo…  S’il est vrai que l’amour et la compassion sont une aide pour les autres, c’est surtout notre bien qu’ils engendrent.

Les bienfaits de l’ ouverture du cœur . 

La bonté, la compassion, l’ouverture du cœur, sont bénéfiques et pour soi-même et pour les autres. Aussi devons-nous faire tout notre possible pour développer bonté, amour et compassion.

L’ouverture du cœur nous apprend que les autres fonctionnent comme nous. Comme nous ils sont attachés à eux-mêmes, veulent être heureux, recherchent leur propre bien. Le comprenant, nous développons progressivement un esprit davantage préoccupé du bonheur d’autrui que du sien propre, un esprit qui se chérit moins lui-même.

Gagner une telle attitude, où nous accordons plus d’importance aux autres que à nous-mêmes, peut nous sembler très difficile. C’est pourtant chose possible. Pourquoi ? Parce que, en réalité, notre manière d’aborder les autres et les choses de façon générale, n’est rien d’autre qu’une habitude forgée par notre propre esprit. Si nous changeons notre manière de penser, notre vision générale se modifie aussi. C’est simplement une habitude à prendre.

A réfléchir… en observant notre mode de penser, de parler et d’agir !

Dominique Frau. Thérapeute à La Boulaye (entre Autun et Le Creusot) 

Source , Bokar Rinpoche et Dagpo Rinpoche.